Appeler un conseiller
02 22 44 42 11 (gratuit)
Médecin
Infirmier
Officine
Établissement de santé
Ressources
Média
Appeler un conseiller
02 22 44 42 11 (gratuit)
Médecin
Infirmier
Officine
Établissement de santé
Ressources
Média
Simuler mon financement
Se connecter
Appeler un conseiller
02 22 44 42 11 (gratuit)

Les bilans de coagulation font partie des analyses biologiques fréquemment prescrites au domicile, notamment chez les patients sous traitement anticoagulant, atteints de pathologies hépatiques ou présentant des antécédents thromboemboliques. Pour les infirmiers libéraux (IDEL), la réalisation et l’interprétation de ces bilans requièrent une connaissance approfondie des protocoles, des normes et des enjeux cliniques associés. Quels sont les éléments clés à maîtriser pour garantir une prise en charge sécurisée et optimale des patients concernés ?

Qu’est-ce qu’un bilan de coagulation ?

Le bilan de coagulation vise à évaluer la capacité du sang à former un caillot, c’est-à-dire à stopper un saignement tout en évitant la formation excessive de caillots responsables de thromboses. Il est indiqué dans plusieurs situations :

  • suivi de traitements anticoagulants (AVK, héparine) ;
  • suspicion de troubles hémorragiques ou thromboemboliques ;
  • pathologies hépatiques ;
  • surveillance préopératoire ;
  • ou encore exploration de maladies auto-immunes.

Les principaux examens du bilan de coagulation

Taux de prothrombine (TP) / Temps de Quick (TQ)

Cet examen explore la voie exogène de la coagulation, dépendante des facteurs II, V, VII, X. Il permet de détecter un déficit en facteurs de coagulation, de surveiller l’efficacité des AVK et de repérer un risque hémorragique accru. Chez un patient non traité, le TP doit être compris entre 70 et 100 %. Sous AVK, il est attendu entre 25 et 35 %.

International Normalized Ratio (INR)

Cet examen standardise le TP pour le suivi des AVK. Une valeur normale est de 1,0 ; sous traitement, l’objectif est généralement entre 2,0 et 3,0. Un INR supérieur à 5 signale un risque hémorragique majeur, tandis qu’un INR trop bas expose à la thrombose.

Temps de céphaline activée (TCA) 

Il analyse la voie intrinsèque de la coagulation, utile pour le suivi de l’héparine et la détection de déficits en facteurs VIII, IX, XI ou XII. Un TCA allongé peut révéler un surdosage en héparine, une hémophilie ou la présence d’anticoagulants circulants.

Fibrinogène

C’est protéine clé de la coagulation, dont le dosage permet de détecter une consommation excessive (CIVD) ou un déficit hépatique. Les valeurs normales se situent entre 2 et 4 g/L.

D-dimères

Ce sont des fragments issus de la dégradation de la fibrine, utiles pour exclure une thrombose veineuse profonde ou une embolie pulmonaire si le résultat est négatif. 

Quel est le protocole de prélèvement et quelles sont les précautions lors d’un bilan de coagulation ?

La fiabilité du bilan de coagulation repose sur le respect strict du protocole de prélèvement. Pour cela, il faut :

  • Utiliser un tube citraté (bouchon bleu), rempli jusqu’à la jauge pour garantir le bon ratio sang/anticoagulant.
  • Pratiquer le prélèvement de préférence à jeun, en évitant le garrot prolongé qui peut fausser les résultats.
  • Mélanger doucement le tube immédiatement après le prélèvement pour éviter la formation de microcaillots.
  • Acheminer rapidement l’échantillon au laboratoire, idéalement dans les deux heures, pour limiter les altérations pré-analytiques.

Du fait de la diversité des laboratoires d’analyse médicale, il est primordial de se renseigner et d’appliquer les précautions demandées par les biologistes.

Analyse et interprétation des résultats

L’interprétation du bilan de coagulation ne repose jamais sur un seul examen : il est essentiel de croiser les résultats du TP, TCA et fibrinogène. En cas d’anomalie, le laboratoire peut réaliser un « test de mélange » : le plasma du patient est mélangé à un plasma normal pour différencier un déficit en facteur de coagulation d’une présence d’anticoagulants circulants.

Exemples de situations fréquentes :

  • TP abaissé, INR élevé : surdosage en AVK, pathologie hépatique, déficit en vitamine K.
  • TCA allongé isolé : traitement par héparine, déficit en facteur VIII ou IX, lupus anticoagulant.
  • TP et TCA allongés : déficit multiple en facteurs, CIVD, hépatopathie sévère.
  • Fibrinogène bas : consommation excessive (CIVD), insuffisance hépatique.

Le rôle de l’infirmier libéral dans la prise en charge

L’IDEL occupe une place centrale dans le suivi des patients nécessitant un bilan de coagulation. Il participe à la réalisation du prélèvement dans le respect des règles d’asepsie et du protocole, en veillant à l’identification correcte du patient et à la traçabilité des actes.

Ensuite, son rôle s’applique à la surveillance clinique avec le repérage des signes d’hémorragie (ecchymoses, saignements inexpliqués, hématurie, rectorragie) ou de thrombose (douleur, œdème, rougeur).

Enfin, il transmet les résultats au médecin prescripteur, avec une vigilance particulière en cas de valeurs critiques (INR > 5, TP < 25 %).

L’infirmier libéral est également le premier interlocuteur du patient à la compréhension de son traitement, des risques associés et de l’importance de l’observance. Il a un rôle d’éducation thérapeutique

Facturation et cotation d’un bilan de coagulation

La réalisation d’un prélèvement veineux pour bilan de coagulation est cotée AMI 1,5. Elle peut être cumulée à taux plein avec le BSI (bilan de soins infirmiers) à l’aide de l’AMX 1,5,. Des majorations sont applicables selon la prescription (déplacement, nuit, dimanche, enfant de moins de 7 ans).

Cet article a été validé par des professionnels de santé et vérifié par des sources sûres au moment de sa publication. Il ne prétend cependant pas à l’exhaustivité des informations fournies. Le présent article n’a qu’un but informatif et ne remplace pas une formation ou un conseil médical.

Newsletter

Restez informé.e des dernières formations et actualités santé

qualiopiindependantodpcddmims
Copyright @ 2024 Santé Académie. Tous droits réservés