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L'exercice de la profession infirmière est régi par un ensemble de dispositions inscrites dans le Code de la santé publique (CSP) et encadré par un code de déontologie publié au Journal officiel le 27 novembre 2016. Le rôle propre de l'infirmier constitue un pilier essentiel de ces règlements, lui conférant une autonomie dans l'exécution de certains actes de soins. Mais que recouvre exactement ce "rôle propre" de l’infirmier ? Quels sont les actes et responsabilités qui lui sont attribués, et comment les exercer dans le respect de la déontologie et des règles professionnelles ?

Qu'est-ce que le rôle propre de l'infirmier ?

Le rôle propre de l’infirmier est défini dans le Code de la santé publique ainsi que dans le Code de déontologie des infirmiers, établi par le décret n° 2016-1605 portant sur le code de déontologie des infirmiers, publié le 25 novembre 2016. Le rôle propre de l’infirmier y est d’écrit aux articles R 4311-1 à R 4311-5 du Code de la santé publique :

Relèvent du rôle propre de l'infirmier ou de l'infirmière les soins liés aux fonctions d'entretien et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d'autonomie d'une personne ou d'un groupe de personnes. 

Dans ce cadre, l'infirmier ou l'infirmière a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins qu'il juge nécessaires conformément aux dispositions des articles R. 4311-5 et R. 4311-6. Il identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre les actions appropriées et les évalue. Il peut élaborer, avec la participation des membres de l'équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative. Il est chargé de la conception, de l'utilisation et de la gestion du dossier de soins infirmiers.” 

Ces textes encadrent strictement les actions qu’un infirmier peut entreprendre de manière autonome, tout en garantissant la sécurité et le respect des droits du patient.

Quelles sont les missions de l’infirmier dans le cadre de son rôle propre ?

L’infirmier doit faire preuve de compétence, de discernement et d’un sens éthique dans la réalisation de ses actes. Il est responsable des soins qu'il prodigue, mais aussi du bien-être global du patient, dans le respect de son autonomie et de sa dignité. En bref, ses missions comprennent :

  • L'évaluation et le diagnostic infirmier
  • L'organisation et la mise en place des soins
  • La gestion des soins et du dossier patient

L'initiative des soins et la responsabilité de l'infirmier

La notion d'initiative des soins est décrite aux articles R 4311-1 et R 4311-2 du Code de santé Publique :

L'exercice de la profession d'infirmier comporte l'analyse, l'organisation, la réalisation des soins infirmiers et leur évaluation. Les soins préventifs, curatifs, palliatifs intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Ils ont pour objet dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ces composantes physiologiques, psychologiques, économique, sociale et culturelle.” 

L’infirmier identifie les besoins du patient, analyse son état de santé et détermine les interventions nécessaires. Cette autonomie implique une responsabilité juridique : une négligence dans la surveillance et la prise en charge peut entraîner des sanctions.

La gestion du dossier de soins

Conformément aux dispositions de l’article R 4311-3 du Code de santé Publique :

Il [l’infirmier] est chargé de la conception, de l'utilisation et de la gestion du dossier de soins infirmiers.

Autrement dit, l’infirmier assure le suivi des actes effectués et tient à jour le dossier de soins infirmiers, un document de référence pour la continuité des soins. Il doit y consigner toutes les observations, les actes réalisés, ainsi que les décisions prises en matière de soins. 

Ce dossier est un outil de communication avec les autres professionnels de santé et garantit la continuité des soins, tout en étant une pièce clé en cas de vérification judiciaire. 

Que doit contenir le dossier de soins infirmiers ? 

Le dossier de soins infirmiers doit contenir plusieurs éléments indispensables pour assurer une prise en charge cohérente et sécurisée du patient :

  • Fiche d’identification du patient : nom, prénom, date de naissance, sexe, coordonnées, et toute autre donnée permettant de bien identifier le patient.
  • Fiche de connaissance du patient : résumé de l'évaluation infirmière, comprenant les observations sur l'état de santé du patient, ses antécédents médicaux, ses besoins en soins et son autonomie.
  • Fiche de processus de soins : détail des actions et interventions à réaliser en fonction des besoins du patient. Ce plan inclut les soins préventifs, curatifs et palliatifs à mettre en place.
  • Fiche des actes réalisés ou diagramme de soins : description précise de chaque soin prodigué, des gestes techniques effectués, des traitements administrés, et des observations cliniques faites pendant les soins.
  • Fiche des prescriptions médicales : si applicable, les prescriptions ou recommandations du médecin concernant le traitement ou les soins à dispenser.
  • Fiche de suivi inter-professionnel : les échanges avec les médecins, autres infirmiers, kinésithérapeutes, etc., ainsi que toute coordination concernant le patient.


Cette liste est bien évidemment non exhaustive. Chaque acte, chaque surveillance cochée dans le diagramme de soins doit reporter à une fiche de surveillance spécifique.
Chaque entrée dans le dossier doit être datée et signée par l'infirmier qui a réalisé l'acte, garantissant ainsi l'authenticité des informations.

La surveillance clinique

Dans l’article R 4311-5 du Code de santé Publique, il est prévu une liste de près de 42 situations où la surveillance des soins relève de l’infirmier et de son rôle propre. 

La surveillance fait partie intégrante du rôle propre de l'infirmier. Elle implique un examen attentif du patient afin d'identifier tout signe cliniquement significatif et de prévenir d'éventuelles complications. Il appartient à l'infirmier d'alerter le médecin si une situation dépasse son champ de compétences, tout en assurant une intervention immédiate en cas d'urgence.

Le rôle de la formation continue et évolution professionnelle

L’infirmier, dans le cadre de son rôle propre, doit également se tenir à jour sur les nouvelles pratiques et évolutions de la profession. Cela passe par une formation continue IDEL, qui lui permet d’acquérir de nouvelles compétences, notamment dans des domaines spécialisés comme la gériatrie, la pédiatrie ou les soins palliatifs. 

De plus, du fait de l’évolution des techniques médicales, chaque aspect du rôle infirmier nécessite une mise à jour régulière des compétences et connaissances.

Le rôle propre de l’infirmier englobe une série de responsabilités et d’actes qui sont essentiels à la prise en charge du patient. Ce rôle exige une formation solide, une capacité d’observation aiguisée et une éthique irréprochable pour garantir la sécurité et le bien-être du patient.

Cet article a été validé par des professionnels de santé et vérifié par des sources sûres au moment de sa publication. Il ne prétend cependant pas à l’exhaustivité des informations fournies. Le présent article n’a qu’un but informatif et ne remplace pas une formation ou un conseil médical.

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