Petites lésions bénignes mais parfois tenaces, les verrues cutanées sont une demande courante au comptoir. Provoquées par des virus papillomavirus humain (HPV), elles touchent aussi bien les enfants que les adultes, avec des présentations cliniques variées. Si leur prise en charge relève souvent de la pharmacie, il est essentiel de connaître les limites du conseil officinal pour orienter efficacement, en particulier dans les formes atypiques ou persistantes.
Quels types de verrues pouvez-vous diagnostiquer et accompagner à l’officine ? Quelles sont les options de traitement disponibles ? Et à quel moment faut-il passer le relais à médecin, une sage-femme ou un dermatologue ?
- Quels sont les différents types de verrues ?
- Comment reconnaître les verrues en pharmacie ?
- Quand orienter vers un spécialiste ?
- Traitement des verrues : les solutions en pharmacie
Quels sont les différents types de verrues ?
Chaque type de verrue possède ses particularités cliniques. Les identifier permet d'adapter le conseil, et de ne pas passer à côté d’une situation nécessitant une prise en charge médicale.
- Verrues communes : petites excroissances rugueuses, souvent sur les doigts, les mains ou les genoux. Elles sont indolores, sauf en cas de localisation traumatique.
- Verrues plantaires : localisées sous les pieds, elles peuvent être isolées ou en mosaïque. En raison de la pression, elles ont un aspect aplati et sont souvent douloureuses à la marche.
- Verrues planes : lisses, légèrement surélevées, elles sont fréquentes sur le visage ou les mains. Elles apparaissent en nappes, surtout chez l’enfant et l’adolescent.
- Verrues péri-unguéales : situées autour ou sous les ongles, elles peuvent être douloureuses et difficiles à traiter, car souvent incrustées dans le lit unguéal.
- Verrues génitales (condylomes) : elles nécessitent impérativement une orientation médicale. Ces lésions sont considérées comme une IST, ce qui justifie une consultation auprès d’un médecin ou d’une sage-femme, pour diagnostic et traitement approprié.
Comment reconnaître les verrues en pharmacie ?
Questionner le patient
Commencez par cerner le contexte d’apparition :
- Depuis combien de temps la lésion est-elle présente ?
- A-t-elle changé d’aspect ? Est-elle douloureuse, saigne-t-elle, démange-t-elle ?
- Le patient a-t-il eu des verrues par le passé ?
- Est-il sous traitement immunosuppresseur ou atteint d’une pathologie chronique (VIH, greffe…) ?
Examen visuel
Une inspection attentive permet de repérer l’aspect typique de chaque type de verrue. Vérifiez :
- La localisation (mains, pieds, visage, ongles…).
- L’apparence : rugosité, couleur, bordure, présence éventuelle de points noirs (capillaires thrombosés).
- Le nombre de lésions (isolées ou multiples).
Quand orienter vers un spécialiste ?
Certains signes doivent alerter comme une verrue douloureuse, qui saigne ou qui change d’aspect, une lésion persistante malgré un traitement bien conduit, une lésion atypique ou un doute diagnostique. Dans le cas où votre patient est immunodéprimé ou sous chimiothérapie, orientez-le directement vers le médecin ou l’oncologue avant de lui proposer un traitement.
Dans ces cas, orientez vers un médecin généraliste ou un dermatologue, voire vers une téléconsultation si l’accès à un spécialiste est difficile.
Traitement des verrues : les solutions en pharmacie
La plupart des verrues communes ou plantaires peuvent être traitées à l’officine, avec un accompagnement régulier du patient.
Traitements locaux
- Acide salicylique : kératolytique, il ramollit la couche cornée pour permettre l’élimination progressive de la verrue. Disponible sous forme de solution, gel, ou pansements. Application quotidienne pendant plusieurs semaines.
- Cryothérapie locale : traitement par le froid (butane-propane), efficace sur certaines verrues communes ou plantaires. Nécessite souvent plusieurs applications.
- Patchs ou bandes occlusives : pratiques, à renouveler régulièrement. Certains combinent acide salicylique et effet mécanique.
- Autres topiques : dans certains cas, utilisation de produits à base de cytostatiques ou immunomodulateurs prescrits par le dermatologue.
Avant de traiter la verrue, conseillez à votre patient de bien préparer la peau avant l’application (trempage, ponçage doux), de protéger la peau saine autour de la lésion pour éviter les irritations.
Enfin, rappelez-leur d’être patient : les traitements sont souvent longs, jusqu’à 12 semaines. En cas d’échec après plusieurs tentatives, orientez-les vers un dermatologue.
Au comptoir, le diagnostic des verrues repose sur un interrogatoire structuré et une observation clinique attentive. En cas de doute, mieux vaut référer que risquer un retard de prise en charge. La pharmacie dispose de nombreuses solutions thérapeutiques, mais c’est l’accompagnement du patient dans la durée qui fera la différence.
Cet article a été validé par des professionnels de santé et vérifié par des sources sûres au moment de sa publication. Il ne prétend cependant pas à l’exhaustivité des informations fournies. Le présent article n’a qu’un but informatif et ne remplace pas une formation ou un conseil médical.


