La prévention des infections associées aux soins demeure un enjeu majeur de santé publique, touchant environ 5 à 6% des patients hospitalisés. L’éducation des patients sur les règles d’hygiène et la prévention des infections joue un rôle stratégique dans cette lutte. Elle vise à responsabiliser les patients, améliorer leur sécurité et réduire la transmission des agents infectieux. La Haute Autorité de Santé (HAS) souligne d’ailleurs cette exigence dans son référentiel de certification 2025, où la maîtrise des risques liés aux pratiques est un critère obligatoire. Alors comment éduquer les patients sur l’hygiène et le risque infectieux ?
- Pourquoi éduquer les patients sur l’hygiène et la prévention des infections ?
- Quelle est la responsabilité du patient dans la prévention des infections ?
- Les bonnes pratiques à transmettre au patient
- Comment structurer l’éducation des patients ?
- Les bénéfices d’une éducation bien menée
Pourquoi éduquer les patients sur l’hygiène et la prévention des infections ?
L’éducation des patients contribue à diminuer la morbidité et la mortalité liées aux infections nosocomiales et infections associées aux soins. En comprenant les risques et les moyens de s’en protéger, les patients deviennent acteurs de leur sécurité. Ils sont incités notamment à respecter l’hygiène des mains, le port du masque si nécessaire, à éviter les comportements à risque, et à participer activement au suivi des recommandations médicales.
Le référentiel de la HAS (critères 2.2-06, 2.2-08, 2.2-09, 2.2-10), publié en janvier 2025, exige que les établissements de santé mettent en œuvre des dispositifs d’éducation à la prévention des infections pour les patients, en phase avec la certification des pratiques et la sécurité des soins. Cette formation prépare également les professionnels à répondre aux exigences du critère 2.2, qui porte sur la maîtrise des risques liés aux pratiques professionnelles et la prévention des infections « associées aux soins ».
Quelle est la responsabilité du patient dans la prévention des infections ?
Si la responsabilité principale de la prévention incombe aux équipes soignantes, l’implication du patient est essentielle. Ce dernier doit :
- être informé sur les bonnes pratiques hygiéniques à adopter ;
- comprendre la nécessité de ces mesures ;
- reconnaître son rôle dans la réduction du risque infectieux.
Par exemple, le patient doit être encouragé à pratiquer une hygiène régulière des mains, signaler toute anomalie liée à son état infectieux, et limiter les contacts à risque avec son entourage ou les visiteurs symptomatiques.
Les bonnes pratiques à transmettre au patient
Les messages clés à transmettre au patient incluent :
- L’importance de l’hygiène des mains, par lavage à l’eau et au savon ou par friction avec une solution hydro-alcoolique.
- Le port correct du masque en cas de symptômes respiratoires ou de fragilité.
- Le respect des consignes de prise en charge, notamment éviter de toucher ses pansements ou manipuler les dispositifs invasifs.
- La nécessité d’une hygiène corporelle adaptée et le port de vêtements propres.
- La gestion des visites : ne pas recevoir de visiteurs malades, et s’assurer que ceux-ci pratiquent une désinfection des mains avant et après la visite.
Comment structurer l’éducation des patients ?
L’éducation doit être progressive, adaptée au contexte de soins, au profil du patient et à sa capacité de compréhension. Il est essentiel d’utiliser des supports pédagogiques clairs et de répéter les messages lors des différents temps de soins. Le dialogue est primordial pour identifier les croyances et éventuelles résistances, apporter des conseils personnalisés et encourager le rôle actif du patient dans sa prévention. L’éducation peut intégrer des ateliers, des démonstrations pratiques (par exemple, sur le lavage des mains), et des documents écrits ou vidéo.
Les bénéfices d’une éducation bien menée
Pour le patient, cela améliore la sécurité, réduit la survenue d’infections, et favorise une meilleure compréhension de son parcours de soins.
Pour l’établissement, cela contribue à la qualité des soins, à la maîtrise des risques infectieux, et à la conformité aux exigences HAS.
Pour les soignants, l’éducation facilite la collaboration avec le patient, réduit les contaminations croisées, et améliore l’environnement de travail global.
Cet engagement commun entre patients, équipes soignantes et établissements est un levier essentiel pour prévenir efficacement les infections. La mise en place d’une stratégie d’éducation à l’hygiène et à la prévention des infections nécessite rigueur, adaptabilité et cohérence avec les orientations nationales et les recommandations professionnelles.
Cet article a été validé par des professionnels de santé et vérifié par des sources sûres au moment de sa publication. Il ne prétend cependant pas à l’exhaustivité des informations fournies. Le présent article n’a qu’un but informatif et ne remplace pas une formation ou un conseil médical.


