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"Aujourd'hui, j'ai eu une séance intense, mais je me sens vraiment bien". Une petite phrase anodine mais qui exprime bien la satisfaction d'un sportif après un entraînement. Le sport, malgré ses défis et son exigence, offre bien plus qu’une simple activité physique : il favorise les liens sociaux, inculque l'autodiscipline et la persévérance, et agit comme un véritable outil d'éducation. Mais au-delà de ces aspects, quel est l'impact du sport sur notre santé, qu’elle soit physique ou mentale ?

La France se classe 119ème sur 146 pays pour le niveau de pratique d’activité sportive. En effet, seulement un quart des adolescents atteignent les recommandations d'activité physique de l'OMS. Or la sédentarité demeure une problématique de santé publique majeure en étant la 4ème cause de mortalité et la première cause de mortalité évitable. Ainsi, les activités physiques pourraient prévenir jusqu'à 11,5 millions de nouveaux cas de maladies non transmissibles d'ici 2050, incluant les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, et même la dépression.

Alors quelle activité sportive pour quelles vertus sur notre santé ? Petit tour d’horizon.

De l’escalade pour la santé mentale

970 millions de personnes dans le monde souffraient en 2019 d’un trouble mental selon Santé Publique France. Le sport serait, dans certains cas, plus efficace que certains soins actuellement délivrés pour lutter contre les troubles mentaux, notamment l’anxiété et la détresse psychologique. En effet, l’activité physique améliore les symptômes de la dépression en libérant des endorphines agissant comme des analgésiques naturels et procurant une sensation de bien-être. Elle réduit le risque de développer de l’anxiété de près de 60%. Les sports les plus recommandés dans ce cadre sont le yoga, la marche ou le fitness.

Cependant, il est important de souligner que le sport n'est pas un remède universel ou une panacée pour la dépression. Bien que bénéfique, il ne remplace pas les traitements médicaux appropriés, tels que la thérapie ou les médicaments prescrits par un professionnel de la santé mentale. La dépression est une condition complexe et multifactorielle, et son traitement peut nécessiter une approche holistique et individualisée.

En tant que médecin généraliste, il est crucial de se former sur le burn out et la dépression afin d’apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs de la dépression et des troubles anxieux, tels que les changements d'humeur, les troubles du sommeil, la perte d'intérêt pour les activités autrefois appréciées et les pensées suicidaires afin d’orienter correctement votre patient vers le bon spécialiste ou de le suivre dans son parcours de soins. 

De la natation contre les addictions 

En 2019, 35 millions de personnes dans le monde souffraient de troubles liés à l'usage de drogues et il a été estimé que le tabac était à l'origine de 73000 décès par an et l’alcool d’environ 41000.

Une étude menée en 2015 sur des adolescents polonais a montré une association entre l'activité physique et la consommation de substances psychoactives. Les résultats ont révélé qu'une heure d'activité physique modérée, quatre fois par semaine, était associée à une augmentation significative de l'abstinence de la consommation de cigarettes et de cannabis chez les garçons. L’activité physique active la même voie de récompense que les drogues en augmentant les concentrations de dopamine et en se liant aux récepteurs de la dopamine. 

Pour les personnes en rétablissement de dépendance, la pratique régulière du sport peut aider à renforcer l'estime de soi et la confiance en soi, en leur fournissant un sentiment de contrôle et de réussite personnelle. L'engagement dans des activités sportives peut fournir un exutoire positif et sain pour les individus luttant contre des dépendances, en remplaçant les comportements addictifs par des activités saines et gratifiantes. 

En première ligne, les médecins généralistes sont chargés d'assurer la prévention individuelle et le repérage précoce des facteurs de risque liés à l'addiction à des substances psychoactives. Grâce à une formation polyaddiction, ils sont mieux équipés pour reconnaître les signes précurseurs de l'addiction et pour intervenir de manière appropriée auprès de leurs patients.

Du Hockey contre l’obésité

Le 29 février 2024, le seuil de 1 milliards de personnes obèses dans le monde a été atteint. Pourtant, une heure de marche par jour peut brûler environ 300 calories, soit 1000 calories par semaine, ce qui peut contribuer à la gestion du poids et à la prévention de l'obésité. 

Des études montrent que l'exercice physique régulier peut aider à réguler l'appétit en influençant les hormones de la faim et de la satiété. Par exemple, l'exercice a été associé à une réduction des niveaux de ghréline, une hormone qui stimule l'appétit, et à une augmentation des niveaux de leptine, une hormone qui supprime l'appétit.

Cependant, le simple fait de pratiquer une activité sportive ne suffit pas à résoudre le problème de l'obésité. Pour une approche véritablement efficace, il est crucial de mettre l'accent sur la prévention et le repérage précoce des facteurs de risque, notamment en intégrant le sport dans une stratégie plus large de promotion de la santé.

Les médecins jouent un rôle central dans cette démarche. En tant que professionnels de la santé de premier recours, ils sont souvent les premiers à être consultés par les personnes en surpoids ou obèses. C'est pourquoi il est impératif qu'ils se forment sur l’obésité pour être en mesure d'accompagner au mieux leurs patients dans la gestion de leur poids et de leur santé globale : comprendre les causes complexes de l'obésité, évaluer les risques associés et proposer des solutions adaptées à chaque individu. Cela peut inclure des recommandations personnalisées en matière d'alimentation et d'exercice physique, ainsi que des conseils sur la modification des comportements et le soutien psychologique.

De l’aikido pour le cardio

L'importance de l'activité physique pour la santé cardiovasculaire est devenue cruciale au fil du temps, surtout avec des données montrant une diminution significative des capacités cardio-vasculaires chez les enfants au cours des 25 dernières années. Des études épidémiologiques ont démontré que l'exercice physique régulier réduit considérablement le risque de développer diverses maladies cardiovasculaires, telles que les maladies coronariennes, les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et l'hypertension artérielle. Les personnes qui maintiennent une activité physique régulière bénéficient d'une réduction d'environ 35% du risque de maladies cardiovasculaires.

Parallèlement, la capacité à interpréter correctement un électrocardiogramme (ECG) est devenue tout aussi vitale pour les médecins. L'ECG enregistre l'activité électrique du cœur, permettant ainsi le diagnostic précis de divers problèmes cardiaques tels que les arythmies et les infarctus du myocarde. Cette interprétation précise est essentielle pour détecter les signes d'ischémie cardiaque, surveiller l'évolution des maladies cardiaques et guider les décisions cliniques, notamment en matière de traitement d'urgence, il est donc intéressant pour les médecins généralistes de suivre une formation ECG. En somme, l'ECG joue un rôle crucial dans le diagnostic et la prise en charge des problèmes cardiovasculaires, soulignant l'importance d'une approche holistique où la promotion de l'activité physique et la prévention des maladies cardiaques vont de pair.

Vers l’Activité Physique Adaptée (APA)

Qu’est-ce que l’Activité Physique Adaptée (APA) ? 

Depuis mars 2017, les personnes qui sont en ALD (affections de longue durée) peuvent bénéficier, par leur médecin traitant, d’une prescription d’APA. Il s’agit d’une approche spécifique visant à prescrire et à superviser des programmes d'exercice physique adaptés aux besoins individuels de chaque personne, en tenant compte de ses capacités, de ses limitations et de son état de santé global. Cette pratique est souvent utilisée dans le cadre de la rééducation, de la prévention des maladies chroniques et de la promotion de la santé.

L'objectif principal de l'APA prescription est d'améliorer la condition physique, la santé et le bien-être général des individus, en s'adaptant à leur situation particulière. Cela peut inclure des personnes souffrant de maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, l'obésité, les personnes souffrant d'addictions ainsi que des personnes atteintes de handicaps physiques ou mentaux.

La prescription d'activité physique adaptée commence généralement par une évaluation approfondie de l'état de santé, des capacités physiques et des objectifs de la personne. Cette évaluation est souvent réalisée par des professionnels de la santé spécialisés, tels que des médecins, des physiothérapeutes, des kinésiologues ou des éducateurs en APA. Il est alors primordial pour ces professionnels de santé de maîtriser ces sujets de santé afin de prescrire correctement et à bon escient l’APA. 

Une fois l'évaluation terminée, un programme d'exercice sur mesure est élaboré en fonction des besoins et des capacités de la personne. Ce programme peut inclure une combinaison d'exercices d'aérobie, de renforcement musculaire, d'étirements et d'exercices d'équilibre, adaptés à son niveau de condition physique et à ses objectifs de santé.

L'APA comprend également une surveillance continue de la progression de la personne, ainsi que des ajustements réguliers du programme d'exercice en fonction de ses progrès et de tout changement dans sa condition de santé. Cela garantit que l'activité physique est sécuritaire, efficace et adaptée aux besoins changeants de la personne au fil du temps.

En résumé, l'activité physique adaptée est une approche individualisée visant à prescrire et à superviser des programmes d'exercice physique adaptés aux besoins et aux capacités de chaque individu, dans le but d'améliorer sa santé et son bien-être général. Cette pratique joue un rôle crucial dans la rééducation, la prévention des maladies chroniques et la promotion de la santé pour tous.

Sources

  • Santé.gouv.fr,  Activité physique et sportive, un atout santé pour les jeunes
  • Organisation Mondiale de la Santé, Activité physique 
  • Organisation Mondiale de la Santé, Sédentarité 
  • Ministère de la Santé et de la prévention, L’état de santé de la population en France
  • Santé Publique France, santé mentale
  • Organisation Mondiale de la Santé, santé mentale 
  • Physical Activity is associated with Lower Long-Term Incidence of Anxiety in a Population-Based, Large Scale Study
  • Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT)
  • Santé Publique France , consommation et substances psychoactives chez les jeunes en France et dans certains pays à revenus élevés.
  • Tabak et al., 2015
  • The Lancet, Worldwide trends in underweight and obesity from 1990 to 2022: a pooled analysis of 3663 population-representative studies with 222 million children, adolescents, and adults

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