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Les douleurs latérales de hanche sont un motif fréquent de consultation en médecine générale. Si l’arthrose ou les douleurs projetées du rachis lombaire sont souvent évoquées, la tendinite des muscles abducteurs, notamment du moyen fessier, est encore trop souvent sous-estimée. Alors, comment la diagnostiquer et quelle prise en charge est nécessaire ? 

Tendinite des muscles abducteurs : quels muscles sont concernés ?

Les muscles abducteurs de la hanche jouent un rôle clé dans la stabilité pelvienne, notamment lors de la marche ou de la course. Parmi eux, le moyen fessier est le plus fréquemment impliqué dans les douleurs latérales de hanche. Situé entre le bord externe de l’os iliaque et le fémur, il s’insère sur la face latérale du bassin et se termine sur le grand trochanter. Le petit fessier, plus profond, et le tenseur du fascia lata peuvent également être concernés. Ces muscles sont essentiels à l’abduction et à la stabilisation du bassin lors de l’appui unipodal.

Le rôle des muscles abducteurs dans le mouvement

Les muscles abducteurs assurent l’équilibre pelvien lors de la marche, notamment lors de la phase d’appui. Un déficit ou une atteinte de ces muscles entraîne une instabilité pelvienne, avec boiterie, douleur, voire un signe de Trendelenburg positif (si rupture du tendon du moyen fessier). Au repos, ils participent à l’alignement correct du bassin et à la protection des structures articulaires de la hanche.

L’étiologie de la tendinite des muscles abducteurs

La tendinite des muscles abducteurs est souvent liée à une surutilisation. Les activités sportives avec mouvements répétitifs d’abduction ou d’appui unilatéral prolongé, comme la course à pied, la randonnée ou certaines pratiques de danse, sont particulièrement concernées. Par ailleurs, elle peut aussi être due à des déséquilibres musculaires chez les personnes plus sédentaires. Un geste technique mal maîtrisé, un changement brutal d’intensité ou de fréquence d’activité, ou encore un défaut d’équipement (chaussures inadaptées) peuvent favoriser l’apparition de microtraumatismes répétés sur les insertions tendineuses.

Les facteurs biomécaniques jouent également un rôle important : 

  • Déséquilibres musculaires (notamment entre abducteurs et adducteurs)
  • Troubles de la statique pelvienne
  • Inégalité de longueur des membres inférieurs
  • Troubles posturaux chroniques

Avec l’âge, la qualité tendineuse diminue, rendant les structures plus vulnérables. Le surpoids, sans être une cause directe, accroît les contraintes mécaniques sur l’articulation.

Attention cependant à bien distinguer cette pathologie des atteintes dégénératives articulaires comme l’arthrose de hanche, les entésopathie dans les spondylarthrites ankylosantes et la pseudopolyarthrite rhizomélique. Les douleurs sont de topographie, de rythme et de mécanisme différents, et peuvent coexister, mais ne doivent pas être confondues.

Quels sont les symptômes d’une tendinite des moyens fessiers ?

Le tableau clinique associe une douleur localisée à la face latérale de la hanche, majorée à la palpation du grand trochanter, lors de la montée des escaliers, de la position debout prolongée ou de la marche rapide. La douleur peut irradier à la face latérale de la cuisse, ce qui en fait un diagnostic différentiel des radiculalgies L4/L5. 

Les patients évoquent souvent une gêne lors du passage de la position assise à la station debout. L’amplitude passive est en général conservée, mais la mise en tension des abducteurs ou leur contraction contre résistance déclenche la douleur. 

Comment diagnostiquer la tendinite des moyens fessiers ?

L’anamnèse doit interroger la fréquence, l’intensité et le contexte d’apparition des douleurs, en explorant les habitudes sportives et les facteurs mécaniques. L’examen physique recherche une douleur à la palpation trochantérienne, un déficit en abduction active, et, dans certains cas, une boiterie. Des tests tendineux peuvent être effectués pour confirmer le diagnostic. 

L’imagerie complète l’évaluation : la radiographie permet une recherche d’arthrose et de calcification en première intention. En seconde intention, vous pouvez envisager une ’échographie pour visualiser les tendinopathies et les bursites, tandis que l’IRM permet une analyse plus fine, notamment en cas de suspicion de rupture tendineuse partielle ou d’association à une bursite.

Quels traitements pour la tendinite des muscles abducteurs ?

Le traitement conservateur

La première mesure repose sur la réduction ou l’adaptation des activités déclenchantes. Le repos relatif est préférable à l’arrêt complet : il s’agit d’éviter les mouvements douloureux tout en maintenant une activité physique douce. Une question fréquente concerne les sports à maintenir ou à éviter. Les pratiques à faible impact comme la natation (hors brasse) ou la marche douce sont généralement bien tolérées. À l’inverse, la course à pied, les sports avec sauts ou changements de direction rapides doivent être temporairement arrêtés. La kinésithérapie joue aussi un rôle fondamental : 

  • renforcement des abducteurs ;
  • étirements ciblés ;
  • correction des déséquilibres posturaux ;
  • thérapie manuelle en cas de tensions associées.

Le traitement médicamenteux repose sur les antalgiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens en phase aiguë.

Traitements et techniques complémentaires

En cas de douleurs persistantes malgré le traitement conservateur, une infiltration de corticoïdes au contact de l’insertion tendineuse peut être envisagée, après confirmation diagnostique par imagerie.

Éducation du patient 

L’information du patient sur la nature bénigne mais souvent prolongée de la tendinite est essentielle. Il convient de lui rappeler l’importance d’un retour progressif aux activités, de bonnes chaussures, d’un échauffement adapté et d’un travail régulier du gainage et de la posture pour prévenir les récidives. En cas de surpoids et d’obésité, il convient de rappeler, avec bienveillance, les bénéfices pour votre patient à perdre du poids pour éviter une récidive de la tendinite. 

Réhabilitation et retour à l’activité

Le protocole de réhabilitation comprend d’abord un travail isométrique sans douleur, suivi de mobilisations actives et de renforcement progressif. Des exercices fonctionnels, intégrant l’équilibre et la proprioception, favorisent le retour à une gestuelle harmonieuse.

Le suivi médical permet d’ajuster les étapes de la rééducation selon la tolérance du patient. Une évolution favorable est généralement observée en quelques semaines, mais certains cas chroniques nécessitent un accompagnement prolongé.

La tendinite des moyens fessiers, souvent méconnue, est une cause fréquente de douleurs latérales de hanche en médecine générale. Un diagnostic précis, basé sur l’examen clinique et confirmé au besoin par imagerie, permet d’instaurer une prise en charge efficace, centrée sur le repos adapté, la rééducation et l’éducation du patient. À l’écoute des plaintes fonctionnelles et attentif aux facteurs de risque, le médecin généraliste occupe une position centrale dans l’accompagnement de ces patients vers la guérison.

Cet article a été validé par des professionnels de santé et vérifié par des sources sûres au moment de sa publication. Il ne prétend cependant pas à l’exhaustivité des informations fournies. Le présent article n’a qu’un but informatif et ne remplace pas une formation ou un conseil médical.

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